Le monde du clown Dimitri

Expériences

Ceux qui ont eu la chance de voir le clown Dimitri se produire dans l’arène du cirque Knie (le cirque national suisse) ne l’oublieront jamais ; ceux qui ne le connaissent pas encore auront, au théâtre Dimitri à Verscio, village pittoresque près de Locarno, une excellente occasion de plonger dans le monde poétique et artistique d’un des plus célèbres clowns du monde, décédé en 2016. La possibilité de rencontrer les artistes avant ou après la représentation, ainsi que la visite du petit musée et des deux expositions intensifie cette expérience inoubliable.

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Le personnage


Dimitri est né à Ascona en 1935. Son enfance s’écoula dans un climat culturel animé de l’époque au Monte Verità, la colline des utopies où il vivait avec sa famille. Son père était peintre et sculpteur, alors que sa mère créait des objets en tissu. À sept ans, extasié devant l’art du clown Andreff, Dimitri est convaincu que “faire rire les gens est la chose la plus belle du monde”, et il choisit ainsi de devenir clown, inspiré entre autres par Grock (1880-1895), l’un des plus grands clowns de tous les temps.
Sa poésie était très délicate: il plaisait aux plus petits, réussissait à éveiller chez les adultes l’enfant qui sommeille et faisait rire et sourire le public en l’émouvant en même temps.

Élève à Paris d’Étienne Decroux et de Marcel Marceau, en 1959 Dimitri donne pour la première fois la preuve de son talent au minuscule théâtre des marionnettes d’Ascona – aujourd’hui disparu – qui surplombait le quai du bourg. Son succès le pousse bientôt à s’exhiber en tournée mondiale. Dans les années ‘70 il participe pendant trois saisons au spectacle du cirque Knie en remportant un triomphe dans toute la Suisse. Sa célébrité grandit dans le monde entier. Entre chaque tournée il revient s’exhiber au théâtre de Verscio, qu’il avait fondé avec sa femme Gunda en 1971, à proximité de Locarno. Au fil des années, le Théâtre Dimitri s’est doté d’une école de théâtre, où l’on peut obtenir le titre universitaire en Physical Theater (reconnu dans toute la Confédération), d’un petit Musée Comique, du Parc du clown, ainsi que d’une exposition sur l’histoire et sur le monde clownesque.
Dimitri est décédé le 19 juillet 2016. Le soir avant il avait encore joué dans la pièce de théâtre "Rêves d'une autre vie" au Monte Verità d'Ascona. Son désir aurait été de mourir sur la scène; il l'a manqué de peu.

Le théâtre et le restaurant


Chaque année le Théâtre Dimitri présente un large éventail d’évènements théâtraux. Si le programme propose de nombreux artistes externes et les productions de l'Accademia Teatro Dimitri et de ses anciens étudiants, le point fort reste toujours le spectacle du maître de maison.
Le restaurant du théâtre, très typique avec ses tables à l’intérieur et à l’extérieur, dans une charmante cour, est ouvert à partir de 17 heures, les jours de spectacle. On y retrouve les spécialités tessinoises servies par les élèves de l’école. Après les spectacles, les hôtes sont rejoints par les artistes qui viennent de s’exhiber.

Le Musée comique


Au premier étage, au-dessus du restaurant, on trouve le Musée comique (ouvert de 17 heures les jours de spectacle). Il s’agit d’une collection d’objets liés au monde clownesque et recueillis par Dimitri au cours de sa vie. A l’entrée on peut admirer les affiches de ses deux grands maîtres: Andreff et Grock. Une salle est dédiée à l’éléphant, l’animal préféré de Dimitri, avec un ensemble d’affiches provenant du monde entier. On y trouve aussi les images de son célèbre spectacle poétique de 1970, où il avait fait preuve de grand talent avec l’éléphante Sandri dans l’arène du cirque Knie.
Une deuxième salle expose toutes sortes d’instruments de musique, l’autre grande passion de Dimitri. La musique occupe en effet une position privilégiée dans son art. Le blanc et différentes nuances rouges des costumes des clowns classiques égaient une autre pièce, par laquelle on accède à une chambre dédiée aux masques où sont projetés les enregistrements vidéo des spectacles désormais historiques du clown.
Le musée comprend presque 700 objets. On doit son installation aux soins du célèbre historien de l'art Harald Szeemann (décédé en 2005), lequel a été un grand ami de Dimitri. Szeemann, dans les années ’80 avait "redécouvert" le Monte Verità.

Une exposition sur l’histoire du clown


Les sous-sols d’une charmante maison tessinoise du XIXe siècle, à proximité du théâtre, abritent une exposition dédiée à l’histoire de l’art clownesque. Le long des parois du hall d’entrée 12 panneaux expliquent l’évolution du personnage du clown au cours des années. La partie centrale se concentre surtout sur la figure de Grock, “the king of clowns”, une présence importante dans l’art de Dimitri. L’exposition, gérée par un arrière-petit-fils de Grock, présente ses instruments de musique, des images suggestives accompagnées de documents et d’objets rares, sans oublier un enregistrement vidéo d’un spectacle du grand artiste.
En plus d’une grande section dédiée à Dimitri, le musée rend hommage à d’autres clowns célèbres en Suisse et dans le monde entier grâce à des affiches et à des films.
À la sortie du musée on accède à un jardin magnifique à l’intérieur du centre historique, donnant sur le parvis de l’église de Verscio. Une dizaine de grandes sculptures d’artistes contemporains, consacrée elle aussi, bien évidemment, au monde des clowns, l’agrémentent.

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